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1500 entre Moyen-Age et Renaissance

Publié le par Marie Castillo

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 Jean Hey

L'annonciation

 

Une exposition merveilleuse que j’attendais depuis quelques mois, peut-être moins courue que l’exposition Monet, très populaire, mais tout aussi précieuse car elle porte en effet sur une époque charnière située entre 1480 et 1515 et rassemble près de 200 œuvres avec le concours de l’Art Institue of Chicago, du Musée du Louvre, du Musée de Cluny et de la BNF. Et quoi de plus topique que la charnière tout comme le seuil d’ailleurs ? La période de transition entre le Moyen-Age (à l’issue de la Guerre de Cent ans) et la Renaissance (période de développement économique et culturel à l’aube des grandes découvertes, et pendant les guerres d’Italie) est une période négligée de l’histoire de France (règne de Charles VIII et Louis XII). C’est pourtant une période particulièrement foisonnante où les productions artistiques diverses prolifèrent hésitant en France entre un style gothique et une manière « renaissance » sous des influences diverses, venues d’Italie et des pays du nord de l’Europe. Les artistes majeurs de l’époque sont moins connue que ceux de la renaissance proprement dite : Jean Fouquet, Jean Bourdichon, Jean Poyer, Jean Heye, le maître de Saint-Gilles.

De nombreuses œuvres d’art rassemblées témoignent de la richesse de cette époque organisés autour d’un parcours plus thématique (1/ aux sources de la création : clients et artistes,  2/ l’image dans tous ses états, 3/ échanges nord sud) que chronologique, bien conçu : manuscrits précieux, tableaux, objets de dévotion religieuse, retables, statues en marbre et en terre cuite (dont l’usage est rare aux XVème et XVème siècle), vitraux, médaillons, tapisseries aux magnifiques rinceaux végétaux. Le parcours s’achève par un tableau de François Ier en habit de Saint Jean-Baptiste.

On peut regretter toutefois que le parcours dans la salle du rez-de-chaussée, grande salle en open space soit un peu confus. Au premier, la thématique architecture si intéressante mériterait davantage de commentaires pour guider les spectateurs. Enfin, sur le plan pédagogique, le thème de la transition et de la rupture/continuité n’est pas suffisamment clairement restitué aux spectateurs, amateur d’art et d’histoire à l’état 0. Il faudrait peut-être revoir une seconde fois l’exposition pour se faire une idée plus claire de la question.

Restons positifs. Le premier parcours est vraiment très bien. Loin de mettre en avant un quelconque centralisme parisien a posteriori et anachronique, l’exposition met l’accent sur les différents foyers artistiques qui ont compté en France (Tours, Toulouse, Lyon etc,.) et sur les grandes familles de commanditaires (Bourbons, Angoulême). Ceci est particulièrement instructif. Les statuts de Sainte Madeleine et de Nostre Dame de Grasse sont d’une très grande finesse et d’une grande beauté.

 

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