Saint-Pierre-Saint-Paul à La Celle-Saint-Cloud
Chaque année, l’église Saint-Pierre-Saint-Paul est ouverte au public dans le cadre des journées du Patrimoine. En 2016, ces dernières ont été l'occasion d'une présentation des oeuvres restaurées dans l'église par le conservateur délégué des antiquités des Yvelines dans le cadre du programme de protection et de valorisation des oeuvres de la DRAC Ile-de-France.
Un ancrage dans l’histoire.
Vers 770, deux églises se côtoient, l’une située au Bourg, sous le patronage de Saint Pierre, l’autre au Chesnay.
Après avoir été détruite par les Normands, puis les Protestants lors des guerres de religion, l’église du Bourg a été rebâtie au XVIIème siècle par les moines de Saint Germain des Prés, avant d’être consacrée en 1717 après l’achèvement du chœur.
Le mobilier a été vendu à la Révolution, mais une grande partie a été ensuite restituée par les acquéreurs.
Pillée lors de l’occupation par les Prussiens, pendant le siège de Paris en 1870, l’église a été ensuite à nouveau restaurée. En 1954, la nef a été allongée et la partie gauche du chœur a été construite. Enfin le clocher a été reconstruit en 1961 : l’ancien clocher en bois ayant été ébranlé en 1944 par l’explosion d’une péniche de munitions que les Allemands ne voulaient pas laisser à la disposition des Alliés.
En juillet 2017, le podium en bois datant de 1969 a été démonté. Il recouvrait un sol en pierre datant de 1950. Pendant l’été 2017, le sol du chœur a été renforcé par des injections de résine. Durant l’automne 2017, un nouveau sol en pierre a été posé.
Statue de la Vierge à l'enfant.
La statue de la Vierge à l'Enfant a fait l'objet de travaux de mise en sécurité, après avoir été volée en 1881. Elle a été réalisée en bois de tilleul avec un traitement insecticide. Datant du début du XVIème siècle, elle reprend des motifs allemands et en particulier des gravures de Dürer. Au début du siècle, la sculpture a été recouverte de peinture dorée et coiffée d’une couronne. Volée en plein jour en 1981, après avoir transité par Naples, elle a été retrouvée à Nüremberg en Allemagne en 1983 par Interpol. Ayant été séparée de sa couronne, la peinture dorée effacée, elle a donc été restaurée et est maintenant solidement fixée au mur.
La création d’une chapelle vouée à la Vierge atteste d’un renouveau du culte marial dans la seconde partie du XIXème siècle.
Le 8 décembre 1854, le pape Pie IX déclare l’Immaculée Conception de Marie dogme de foi.
La dévotion à la Vierge du Rosaire, d’origine médiévale, connut un regain de ferveur à la suite de sa remise en vigueur par le pape Léon XIII en 1886, comme en témoigne « la vision de saint Dominique », un des vitraux de l’église (chapelle).
Les restaurations de l’autel et du tabernacle ont été réalisées au printemps 2016.
Le retable dans le chœur, au-dessus de l’autel, représente la Résurrection du Christ. Cette copie d’un tableau de Carle Van Loo (1705-1765) date du XIXème.
Le tableau « L’Immaculée conception » a été peint par Claude-Marie Dubufé, peintre d’histoire, né à Paris en 1790 et décédé à La Celle Saint Cloud en 1854. Le tableau a été restauré en 2016. Il comportait de petites déchirures dues à l'humidité.
Un lustre du XVIIIème siècle a été installé en septembre 2015 une fois la restauration du plafond terminée.
Le tableau intitulé le « Saint évêque » par Francesco Raibolini, dit Francia (1450-1527), contemporain de Michel Ange et Raphaël est la propriété de l'association diocésaine depuis 1929 suite à un don du docteur Walter Hogg en souvenir de sa mère, qui habitait La Celle Saint-Cloud. Il représente saint Ambroise, cardinal archevêque de Milan (fin du IVème siècle), chassant l’hérésie un fouet à la main. Il a été classé deux fois aux monuments historiques en 1934 d'abord avant d'être déclassé en 1959 avec la contestation de son authenticité, puis reclassé en 1977.
Le tableau a fait l'objet d'une restauration préalable en 1959 et en 1982, puis en 2016. Il comporte de nombreux repeints, dont certains sont considérés comme faisant partie de son histoire.
Le tableau « La Cène à Emmaüs » représente, dans un décor d’architecture italienne, avec des personnages vêtus à la mode orientale, le moment où les disciples reconnaissent le Christ à la fraction du pain. C’est une œuvre de Mansuetti, peintre vénitien de la fin du XVème siècle- début du XVIème. Ce tableau a fait l’objet en 1994 d’une étude de M. Loire, conservateur au Musée du Louvre. Il a été restauré en 2016.
Les vitraux sont de diverses provenances.
Le maître verrier parisien Léon D. Tournel installe en 1891 « la vision de saint Dominique » et le « couronnement de la Vierge » dans la chapelle de la Vierge.
Les deux vitraux de la nef datant de 1854 représentent « saint Pierre » et « saint Jacques ». Il s’agit d’un don de Jacques de Beckholtz dans ce qui était le chœur primitif.
Les cinq vitraux de la nef, 3 à droite, 2 à gauche, lorsqu’on entre dans l’église, sont des dons réalisés à l’église vers 1860 par Jean-Pierre Pescator, propriétaire du château de La Celle Saint-Cloud en 1864. Voir l’inscription : « Ex dono ab A.J.P.P.».
Le vitrail moderne du côté de l’orgue a été offert par M. Felix dans les années 1990 en souvenir de sa femme et représente Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus.
« La rencontre » est une sculpture apposée au fronton de l’église et inaugurée le 17 novembre 2002. Dès 1999, les paroissiens de Saint-Pierre-Saint-Paul ont souhaité marquer le Grand Jubilé de l’An 2000 et «… témoigner de leur foi et de leur confiance dans le Christ par une œuvre qui fasse signe et accueille ceux qui passent… »
L’artiste choisie, Françoise Bissarra-Fréreau, a proposé la réalisation d’une sculpture en bronze : « Le Christ à la rencontre de l’Homme ».
La sculpture de bronze a été fabriquée dans l’atelier de M. Clementu à Meudon à partir de l’œuvre en cire de Françoise Bissarra Fréreau :
« Deux personnages, le Christ et l’Homme … l’un allant vers l’autre dans un mouvement d’attraction. La main de l’homme ouverte au centre (offrande)… Le Christ à droite a pris notre humanité pour venir sur le chemin à la rencontre de l’Homme…
Le « vêtement-écriture » du Christ, comme une vague roulant aussi vers le centre (c’est sa Parole qui est au « centre » de notre âme), comme un chemin…comme une source…
Ce « vêtement-écriture », ombre et lumière, qui revêt l’homme exprime une progression vers le mystère…
Le Christ nous invite à lâcher l’ancien vêtement pour nous laisser revêtir de la Parole... »
La sacristie a été construite sur l’ancien jardin du garde-champêtre grâce à une donation de Madame de Blignières, dont le nom a été donné à la rue qui longe l’église.
Le presbytère a été mis à la disposition du curé par la ville après la Révolution. Ce bâtiment avait été construit en 1760 pour servir d’hospice grâce à un don et à une rente de Madame Bachelier, châtelaine du château de La Celle Saint-Cloud.
Le cimetière était autrefois localisé devant l’église à proximité de la fontaine St Pierre. Il a été déplacé en 1808, pour des raisons d’hygiène. Charles Gilbert Morel de Vindé, propriétaire du château, a fait don du terrain à côté de l’école Pasteur, emplacement de l’actuel « ancien cimetière ».