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cinema

cannes 2011 : la selection

Publié le par Marie Castillo

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même la pluie de Iciar Bollain

Publié le par Marie Castillo

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Une équipe de tournage espagnole s’installe à Cochabamba dans le centre de la Bolivie aux portes de l’Amazonie avec l’intention de filmer l’histoire du prêtre dominicain Bartolome de la Casas sur fond de conquête des Indes occidentales sous le conduite de C. Colomb. Bartolome de la Casas fut engagé toute sa vie dans la défense des Amérindiens. Souvenez-vous de la controverse de Valladolid face à Sepulveda sur l’âme des indiens brillamment scénarisée par Jean-Claude Carrière ?

Confrontée à ses contradictions historiques et morales sur les bienfaits et les méfaits de la colonisation, l’Espagne peut aujourd’hui pointer quelques figures atypiques in situ mais profondément universelles par leur sens de l’humanité. Bartolome de Las Casas en fait partie. Aborder l’histoire de la conquête en soulignant son engagement a évidemment une dimension fortement redemptrice et rassurante.

Mais voilà que l’histoire filmée fait place à la réalité sociale et politique contemporaine des amérindiens boliviens. Sébastian, le réalisateur et Costa le producteur disposent d’un budget serré pour le tournage et cherchent à recruter des figurants, à moindre coût – 2 dollars la journée alors que le film doit dénoncer la spoliation et l’exploitation des Amérindiens. C'est ironique. On peut se demander dans quelle mesure la pauvreté est l'héritage de la colonisation. Mais ce n'est pas le propos du film.

La situation se complique quand éclatent des tensions sociales relatives à la privatisation de l’eau. Le figurant principal s’engage dans des manifestations à Cochabamba suivi par de nombreux autres. Il met de la sorte la production en péril. Alors que l’équipe du tournage quitte la ville en émeute, Sébastian et Costa, bouleversés, demeurent sur place…impliqués.

Le racisme ordinaire a priori surprenant des élites sociales et politiques boliviennes vis-à-vis des amérindiens dénoncé dans le film est tristement bien réel. Il explique en partie le virage politique opéré avec l’élection de E. Morales comme président.

 

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Somewhere de Sofia Coppola

Publié le par Marie Castillo

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Après Virgin Suicides, Lost in translation et Marie-Antoinette, Sofia Coppola vient de réaliser un nouveau film intitulé Somewhere, qui a reçu le Lion d’Or à la Mostra de Venise.

L’acteur Johnny Marco vit dans le luxueux hôtel Château Marmont à Hollywood, tournant en rond entre deux tournages, figé dans l’ennui et la solitude malgré ses nombreuses aventures d’une nuit rencontrées dans les couloirs. Sans pour autant tomber dans l’horreur du vide. Il n’en reste pas moins paumé et plonge dans une sorte de torpeur. Contraste saisissant entre la vie publique d’un acteur médiatique, à succès, entouré d’attachés de presse et de fans et la réalité humaine de la vie intime du personnage confiné dans le silence.

Les choses changent le jour où son ex-compagne lui confie pour le week-end sa fille Cléo, âgée de onze ans à la blondeur lumineuse. Tous les deux apprennent à se connaître et partagent des moments de tendresse et de complicité autour d’activités simples et ludiques (ping-pong, virée à la patinoire, jeu vidéo, jeux d’eau dans la piscine de l’hôtel comme un retour dans la matrice sur la musique des Strokes – I’ll try anything once). Une rencontre stabilisante donc, car la relation humaine donne du sens, c’est tout ce qui suffit pour remplir une vie et l’enrichir.

Il n'en reste pas moins que le départ de sa fille laisse l'acteur dans l'incertitude...

 

Voir le site officiel du film : link

 

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la princesse de Montpensier

Publié le par Marie Castillo

Film de Bertrand Tavernier avec Mélanie Thierry, Lambert Wilson, Gaspard Ulliel, Louis Leprince-Ringuet, Fabien Personnaz.

 

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A cœur des guerres de religions qui dévastent la France, la jeune Marie de Mézières est éprise du duc de Guise.  Bien qu’il l’ait promise à son frère Mayenne, son père décide finalement de la marier au prince  Montpensier. Marie quitte la demeure familiale pour vivre au château de Champigny, tandis que son nouveau mari appelé par le roi, part pour la guerre après l’avoir confié au comte de Chabannes, son ancien précepteur. Celui-ci a trouvé refuge auprès du prince après avoir décidé de renoncer à la guerre, horrifié par ses atrocités.

 

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La jeune femme reste secrètement éprise du duc de Guise et se confie au comte de Chabannes. Une amitié solide se lie entre Marie et le comte reposant sur la confiance. Marie apprend à lire et acquière plus de maturité auprès du comte qui lui avoue l’aimer et lui conseille de mieux dissimuler ses sentiments pour le duc.

 

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Appelée à Paris par son mari, elle retrouve son premier amour à la cour. Encerclée par la passion du duc d’Anjou, futur Henri III et du duc de Guise, elle cède au second par l’entremise du comte. Ce dernier désavoué par le prince de Montpensier quitte son service. Il est tué sur son chemin durant la nuit sanglante de la Saint-Barthelemy. Le prince trouve son corps le lendemain ainsi qu’une lettre du compte pour Marie. Il se rend alors à Champigny pour lui remettre la lettre qui contient une mise en garde pour la jeune femme, épisode que l’on ne retrouve pas dans le court roman de Mme de Lafayette. Malgré les avertissements de son mari, cette dernière décide de retrouver le duc. Malheureusement, celui-ci projette déjà de se marier avec la riche princesse de Clèves et la repousse. La jeune femme se retrouve seule et part se recueillir sur la tombe de son ami le comte de Chabannes.

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Le film de B. Tavernier est un beau film d’aventures tout en mouvement marqué par des scènes de bravoures et des batailles bien équilibrées et intégrées dans le déroulement de l’histoire, à la fois sans anachronisme et sans trait forcé sur les caractéristiques de l’époque. Le personnage du comte de Chabannes interprété par le comte de Chabannes est particulièrement lumineux, empreint d’humanisme, d’honnêteté et soucieux de gloire cornélienne. Dans le film, sa mort est bien plus théâtrale que dans le roman. Par ailleurs, le film s’abstient de conclure comme le roman de manière lapidaire sur la mort de la jeune princesse à la fleur de l’âge « qui aurait été sans doute la plus heureuse, si la vertu et la prudence eussent conduit toutes ses actions. »

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Biutiful de Inarritu

Publié le par Marie Castillo

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Biutiful de Alejandro Gonzalez Inarritu

Au terme d’une déambulation nocturne au cœur des bas-fonds de Barcelone, je retiens de Biutiful lecontraste saisissant entre la figure d’un père aimant qui seul prend en charge ses deux enfants, entretenant avec la mère bipolaire une relation difficile et celle d’un homme vivant de petits trafics, trouvant du travail à des clandestins chinois et africains en échange de petites commissions. Un homme rattrapé par le temps qui passe. L’histoire est en effet celle d’une épreuve à surmonter, la maladie : Uxbal est ravagé par un cancer de la prostate. Il ne lui reste que trois mois à vivre. Affaibli,  rongé par l’inquiétude sur l’avenir de ses enfants, Uxbal cherche à mettre en ordre ses affaires avant de partir. Il s’agit essentiellement de mettre ses enfants à l’abri du besoin et de les protéger. Il doit accepter qu’il ne peut échapper à la mort. Or, il possède un don étrange qui lui permet d’apprivoiser sa propre mort. C’est un passeur, il hante les cimetières, capable de communiquer aux survivants les messages des défunts en échange d’un peu d’argent. Outre le regard critique sur la réalité sociale des exclus dans les bas-fonds de Barcelone, le film d’Inarritu a une véritable dimension métaphysique qui la transcende. Le petit délinquant est un « passeur » presque humaniste. Son destin de mort est ouvert sur un paysage de neige où il rencontre son père qui lui montre le passage. Pour tous les morts, quelle qu’ait été leur réalité sociale, aussi bien pour les clandestins chinois morts asphyxiés il y a un après qui est étranger à ceux qui restent.

 

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les petits mouchoirs

Publié le par Marie Castillo

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Troisième film de Guillaume Canet, les petits mouchoirs est un film pas banal sur l’amitié. Une bande d’amis trentenaires se retrouvent en vacances d’été au Cap Ferret comme tous les ans, cette fois sans un des leurs, Ludovic (Jean Dujardin). Victime d’un accident de moto, il se retrouve à l’hôpital en soins intensifs. Après lui avoir rendu une première visite le lendemain de son accident, ses amis on hésité à rester pour veiller sur lui. In fine, ils n’ont cependant pas pu se résoudre à rester et à remettre en question leurs vacances. Celles–ci se déroulent dans une ambiance amicale dans la maison de Maxime (François Cluzet). On en finit un peu par oublier le sort de Ludovic jusqu’à ce que celui décède…les poussant à se remettre en question. L’amitié qui soude le groupe est le thème central du film. Cette dernière montre toute sa dimension et ses limites dans la relation à l’ami hospitalisé. C’est une tranche de vie de tous les jours, à la fois grouillante, complexe et simple, très relationnelle, gonglée par l’appétit de vivre, voir, manger, boire, rire dans la quelle beaucoup de spectateurs pourront se reconnaître ou se fantasmer.

Une BO attachante...

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Des hommes et des dieux

Publié le par Marie Castillo

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Dans les années 90, huit moines cisterciens français vivent dans un monastère perché dans les montagnes du Maghreb à Tibhirine en Algérie. Le film raconte leur vie en harmonie avec les musulmans algériens dans le contexte de guerre civile jusqu’à leur enlèvement et leur exécution en 1996.

L’intérêt du film n’est pas tant dans la valeur historique du document mettant en lumière la montée du climat de violence en Algérie lié au terrorisme islamiste qu’à la peinture de la vie d’une communauté d’hommes humbles et voués aux autres qui décident de rester malgré le danger croissant, surmontant ainsi leur peur.

 

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Toy story 3

Publié le par Marie Castillo

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good friends 

 

 

 

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Attention : bad guy

 

 

 

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attention : very bad guy

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La tournée de Mathieu Amalric

Publié le par Marie Castillo

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Producteur de télévision parisien à succès, Joachim avait tout plaqué pour repartir à zéro en Amérique à l'aube de ses quarante ans. Il revient avec une tournée de strip-teaseuses «New Burlesque» à qui il a fait fantasmer la France… Paris ! De port en port, l'humour des numéros et les rondeurs des filles enthousiasment les hommes comme les femmes. Et malgré les hôtels impersonnels, leurs musiques d'ascenseur et le manque d'argent, les showgirls inventent un monde extravagant de fantaisie, de chaleur et de fête. Mais leur rêve d'achever la tournée en apothéose à Paris vole en éclats : la trahison d'un vieil «ami» fait perdre à Joachim la salle qui leur était promise.

Cette histoire d’homme paumé en quête de résurrection est saisissante. Joachim n’est pas le héros moderne d’un conte social, c’est un individu plein d’ombres et de fissures et pourtant éminemment attachant. Maladroit avec ses enfants, attentif et excessif avec ses showgirls, il a dû mal à assurer aussi bien dans vie privée que professionnelle, sans pour autant êrte border line.

 Sa « rencontre » avec Mimi Le Meaux est gratuite, libre mais grave. Le spectacle passe t-il avant tout ? Il s’agit aussi d’un prétexte pour parler des hommes et des femmes, de leurs histoires et de leurs rencontres…

Voir le site du film : link

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huit fois debout de Xabi Molia

Publié le par Marie Castillo

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Pour Lisa et Mathieu, tous deux en recherche d'emploi, les heures passent sans être décisives. Evidemment, pour un chômeur de longue durée, la porte est étroite et les risques de chute et de marginalisation se font plus nombreux et pourtant Lisa et Mathieu tiennent bon, se perdent et se retrouvent pour se reconnaitre dans une affinité délicate et tendre. Loin du coaching familial qui prône une persévérance sans faille - sept fois à terre, huit fois debout, sans tomber dans la fuite en avant, Lise et Mathieu réalisent qu'ils ne peuvent pas tout concéder à la réussite sociale : "atteindre le but, c'est louper tout le reste."

 

Le travail a évidemment une très grande importance sociale, nous le présupposons bien volontiers. Avec les exigences accrues en matière de productivité, nous sommes amenés à produire plus et mieux et donc à consommer plus. Le souci d'efficacité et de performance déborde de la sphère publique et du secteur privé pour inonder progressivement la vie personnelle. Nous nous rendrons bientôt compte que ces modalités de l'action se subtituent inéluctablement à nos objectifs sociaux, à nos buts en tant qu'animal social, bon vivant, bien vivant au sein de la communauté. Il n'y a pas de contradiction entre se regarder le nombril et subir la loi du système : agir, performer, retroagir. Il reste pourtant des espaces de rencontres inattendus, là où tout en principe devrait se déliter, au coeur de la forêt communale, sanctuarisée ouverte à ceux qui n'ont plus de domicile, accueillante, mais provisoire pour que l'histoire puisse continuer de se dérouler.

 

Pas de happy end à la Pretty Woman dans ce drame social. Les aspirants à une ville nouvelle se retrouvent pour finir sur une place, forts de leurs emplois précaires, mais moins accrochés par leur job que par le désir de se retrouver...

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