la princesse de Montpensier
Film de Bertrand Tavernier avec Mélanie Thierry, Lambert Wilson, Gaspard Ulliel, Louis Leprince-Ringuet, Fabien Personnaz.
A cœur des guerres de religions qui dévastent la France, la jeune Marie de Mézières est éprise du duc de Guise. Bien qu’il l’ait promise à son frère Mayenne, son père décide finalement de la marier au prince Montpensier. Marie quitte la demeure familiale pour vivre au château de Champigny, tandis que son nouveau mari appelé par le roi, part pour la guerre après l’avoir confié au comte de Chabannes, son ancien précepteur. Celui-ci a trouvé refuge auprès du prince après avoir décidé de renoncer à la guerre, horrifié par ses atrocités.
La jeune femme reste secrètement éprise du duc de Guise et se confie au comte de Chabannes. Une amitié solide se lie entre Marie et le comte reposant sur la confiance. Marie apprend à lire et acquière plus de maturité auprès du comte qui lui avoue l’aimer et lui conseille de mieux dissimuler ses sentiments pour le duc.
Appelée à Paris par son mari, elle retrouve son premier amour à la cour. Encerclée par la passion du duc d’Anjou, futur Henri III et du duc de Guise, elle cède au second par l’entremise du comte. Ce dernier désavoué par le prince de Montpensier quitte son service. Il est tué sur son chemin durant la nuit sanglante de la Saint-Barthelemy. Le prince trouve son corps le lendemain ainsi qu’une lettre du compte pour Marie. Il se rend alors à Champigny pour lui remettre la lettre qui contient une mise en garde pour la jeune femme, épisode que l’on ne retrouve pas dans le court roman de Mme de Lafayette. Malgré les avertissements de son mari, cette dernière décide de retrouver le duc. Malheureusement, celui-ci projette déjà de se marier avec la riche princesse de Clèves et la repousse. La jeune femme se retrouve seule et part se recueillir sur la tombe de son ami le comte de Chabannes.
Le film de B. Tavernier est un beau film d’aventures tout en mouvement marqué par des scènes de bravoures et des batailles bien équilibrées et intégrées dans le déroulement de l’histoire, à la fois sans anachronisme et sans trait forcé sur les caractéristiques de l’époque. Le personnage du comte de Chabannes interprété par le comte de Chabannes est particulièrement lumineux, empreint d’humanisme, d’honnêteté et soucieux de gloire cornélienne. Dans le film, sa mort est bien plus théâtrale que dans le roman. Par ailleurs, le film s’abstient de conclure comme le roman de manière lapidaire sur la mort de la jeune princesse à la fleur de l’âge « qui aurait été sans doute la plus heureuse, si la vertu et la prudence eussent conduit toutes ses actions. »