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Biutiful de Inarritu

Publié le par Marie Castillo

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Biutiful de Alejandro Gonzalez Inarritu

Au terme d’une déambulation nocturne au cœur des bas-fonds de Barcelone, je retiens de Biutiful lecontraste saisissant entre la figure d’un père aimant qui seul prend en charge ses deux enfants, entretenant avec la mère bipolaire une relation difficile et celle d’un homme vivant de petits trafics, trouvant du travail à des clandestins chinois et africains en échange de petites commissions. Un homme rattrapé par le temps qui passe. L’histoire est en effet celle d’une épreuve à surmonter, la maladie : Uxbal est ravagé par un cancer de la prostate. Il ne lui reste que trois mois à vivre. Affaibli,  rongé par l’inquiétude sur l’avenir de ses enfants, Uxbal cherche à mettre en ordre ses affaires avant de partir. Il s’agit essentiellement de mettre ses enfants à l’abri du besoin et de les protéger. Il doit accepter qu’il ne peut échapper à la mort. Or, il possède un don étrange qui lui permet d’apprivoiser sa propre mort. C’est un passeur, il hante les cimetières, capable de communiquer aux survivants les messages des défunts en échange d’un peu d’argent. Outre le regard critique sur la réalité sociale des exclus dans les bas-fonds de Barcelone, le film d’Inarritu a une véritable dimension métaphysique qui la transcende. Le petit délinquant est un « passeur » presque humaniste. Son destin de mort est ouvert sur un paysage de neige où il rencontre son père qui lui montre le passage. Pour tous les morts, quelle qu’ait été leur réalité sociale, aussi bien pour les clandestins chinois morts asphyxiés il y a un après qui est étranger à ceux qui restent.

 

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