la couleur de la douleur : quand el Nino rencontre la Nina
Vous connaissiez el Nino...
En 1966, Jacob Bjerknes, d'origine norvégienne, océanographe à UCLA, est le premier chercheur à avoir permis de comprendre El Niño; il a remarqué qu'un réchauffement anormal de l'océan était associé à l'«oscillation australe», observée pour la première fois, en 1924, par Gilbert Walker, météorologue britannique. C'est une corrélation au-dessus du Pacifique, entre divers systèmes de pressions atmosphériques. Lorsque la pression monte dans le système de hautes pressions centré sur l'île de Pâques, elle baisse dans le système de basses pressions surplombant l'Indonésie et le Nord de l'Australie, et réciproquement. Le premier signe d'apparition d'El Nino est un renforcement considérable des alizés de sud-est.
Ils entraînent une accumulation d'eaux chaudes dans le pacifique Ouest faisant monter le niveau de la mer sur les côtes australiennes.
Le phénomène El Nino commence dès que ces alizés faiblissent. Il peut donc être relié à un affaiblissement temporaire, et très prononcé, de l'anticyclone présent au milieu du pacifique. Les eaux « chaudes » du Pacifique Ouest envahissent celle du pacifique Est dont le niveau est plus bas si bien que le contraste thermique entre l'Ouest et l'Est s'atténue et le mécanisme d'upwelling s'arrête. Les hautes pressions tropicales diminuent et les alizés faiblissent encore plus. Les pluies se déplacent vers l'Est. Le phénomène s'amplifie de lui-même. Les alizés peuvent même s'inverser et souffler alors vers l'Est. Cette situation dure environ 18 mois. Les côtes du Pérou perdent leurs poissons et la pêche est sinistrée. Passé ce délai, les eaux froides se propagent vers l'ouest, c'est alors la fin du phénomène et le retour à la norme, La Nina.
Vous connaîtrez maintenant la Nina
La Niña se traduit par le refroidissement considérable du Pacifique est et central. Il se produit moins fréquemment qu'El Niño et lui est contraire sur le plan climatique. Ce phénomène paraît lorsque, dans les tropiques, des vents alizés prennent de la vigueur et intensifient la remontée d'eaux froides au large du Pérou et de l'Équateur, c’est le phénomène d’upwelling.
Dans l'hémisphère Nord, l'intensité des effets de La Niña atteint son paroxysme en hiver. Entre autres, d'abondantes chutes de neige se produisent de l'intérieur de la Colombie-Britannique jusqu'à la région des Grands Lacs. Dans la zone équatoriale du Pacifique, ces alizés soufflant de l'Est entrainent les eaux chaudes superficielles vers l'Ouest. Les eaux chaudes de surface (29°C sur 100 m d'épaisseur) chauffent l'atmosphère: l'air monte, son humidité se condense en forte précipitations; les basses pressions produites entretiennent le flux des alizés.