Ayllu
Pareillement, notre ayllu, notre famille, ne se compose pas seulement des gens de notre lignée de sang ; c'est plutôt l'ensemble de la communauté humaine (runas4) de notre localité, de notre communauté naturelle (sallgas) et de la communauté de ceux qui nous soutiennent la vie (huacas), les mêmes avec qui nous partageons la vie dans notre localité (pacha) tout au long du rythme tellurique-sidéral de l'année (wata). C'est en contribuant à prendre soin de notre ayllu et en laissant notre ayllu prendre soin de nous que nous, les Andins, nous atteignons le plein épanouissement de nos vies. [...] Notre sentiment communautaire est enraciné dans la conviction que c'est seulement en appartenant à la communauté que nous pouvons être ce que nous sommes, sentir ce que nous sentons, jouir de ce dont nous jouissons. La solitude n'existe pas dans un tel monde. Ici nous nous connaissons tous, nous nous accompagnons les uns les autres, nous nous voyons toujours. Ici la vie est dans la symbiose de la communauté. De là surgit le sentiment que nous sommes tous incomplets, car nous savons bien que notre vie est possible seulement à l'intérieur de ce flux énergétique de la vie qu'est le monde communautaire andin.