en restant immobile, on ne peut que reculer
Lorsque De Gaulle disait que les Français étaient des moutons, à la veille de la guerre des 6 jours me semble t’il, mais je n’en suis plus si sûre, il s’agissait davantage d’un constat que d’un postulat.
C’est effectivement paradoxal d’affirmer d’une part la grandeur et l’indépendance de la France sur la scène internationale et de résister à l’émergence des forces sociales créatrices (nous connaissons la suite : l’explosion de mai 1968). Cette tension entre l’interne et l’externe indépassable transcende les clivages politiques traditionnels
Nous sommes aujourd’hui dans une période de transition où les frontières classiques du politique sont en train de se redéfinir, de même peut-être que les clivages.
Dans une démocratie pacifique ou largement pacifiée (sans exclure la résurgence des conflits urbains et sociaux avec le risque de montée de l’intégrisme et de l’extrême droite, sans exclure également les pays du sud encore en pleine recomposition), il s’agit de trouver l’équilibre entre deux options :
comment faire progresser le système, car si je reste immobile, je recule, et comment conserver ce qui mérite d’être conservé. J’avance pour ne pas reculer, je conserve les acquis pour ne pas reculer. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il faut avancer à reculons. C’est ce dilemme qui rend tout choix de plus en plus difficile, et in fine peut-être aléatoire.