les wampums
Pour les Indiens d’Amérique du nord, les wampums, colliers de grains de porcelaine enfilés par les femmes, concrétisent la paix entre les chefs pacificateurs de tribus ennemies. L’alternance des couleurs, plus ou moins marquée raconte une histoire tumultueuse de tribus qui grondent : le blanc symbolise la paix et la sérénité, le violet, le deuil et la tristesse, et le rouge, la guerre. Il n’est pas anodin de noter que les Français et les Anglais reconnaissaient au XVIIème France au Canada que l’échange de wampum entre les parties en conflit étaient équivalent à la conclusion d’un Traité. Pour Callières, ces colliers sont « les gages inviolables et sacrés donnant la sanction aux traités ».
Les fondements du Traité ne sont toutefois pas les mêmes : 1/ d un côté, l’Etat souverain édicte le droit ; de l’autre une société sans Etat ; 2/ les signataires : l ambassadeur est dépositaire de la souveraineté de l Etat ; le chef est une institution régulatrice qui harmonise les relations au sein du groupe social ; 3/ droit écrit d’une part, droit incarné (par la force du rite initiatique) d autre part ; 4/ conception du pouvoir coercitive d’une part et non coercitive d’autre part. Quelque chose qui préfigure peut-être la montée en puissance de la soft law à l’époque contemporaine et le droit de la régulation dans un contexte de gouvernance. Les Amérindiens connus aussi pour leurs revendications territoriales et identitaires ont paradoxalement contribué à mon sens fortement à la mondialisation. A creuser.
Sur la toile, un article qui fait le point sur la dimension totémique des signatures améridiennes de traités :